Patience zaboo
C’est moins facile aujourd’hui, comme je le disais, un truc
pourrait me déstabiliser facilement.
Hier la demande de congé maladie a été postée, et un truc me tracassait ce
matin.
Dois-je participer au mouvement, c'est-à-dire postuler pour un autre
poste ?
Je téléphone au médecin spécialisé de l’inspection
académique, réponse, « c’est vous qui voyez, mais ce n’est pas la priorité. »
Me voilà bien avancée .
Je me connecte au serveur, et je n’y comprends rien. Toutes
les modalités ont changé. Me voilà d’humeur inquiète.
Je me secoue violemment pour prendre ma douche et sortir ce p****** de chien,
on va dire que c’est elle qui me sort. Je décide en même temps d’attendre
l’après midi, pour demander conseil à l’assistante sociale.
A peine les trois étages remontés, je vois que rhalph est au
téléphone, et dit « ne quittez pas je vous la passe, elle vient
d’arriver. »
Je me dis pourvu que ce ne soit pas ma mère.
C’est ma directrice.
Je lui dis la vérité, je préfère la prévenir pour le congé
longue maladie, car elle l’aurait su, et je n’aime pas mentir, je ne sais pas
le faire d’ailleurs. Et c’est mieux pour les enfants de ne pas avoir trente-six
remplaçants.
Elle exprime sa désolation, mais pour moi. Me dit que au niveau de ma classe des aménagements seraient possibles, pour que ce soit moins dur. Etc.
Là, j’ai eu droit à des phrases du genre :
« tu as vécu des choses très difficiles »
« tu es très seule »
« tu as trop pris à cœur ton travail »
Et évidemment, les larmes ont coulé. Elle me demande si je me détends, si j’en profite pour faire ce que j’aime, et re larmes, ben non, je n’y arrive pas, mais je peux enfin dormir.
Elle me demande si je me suis remise à faire des bijoux.
Pffffffff ben non, en plus pour en faire, il faut avoir
envie d’en porter.
Mais elle se propose de me guider pour mes démarches, et
elle va en parler à l’inspecteur pour voir le mieux et le plus cohérent.
Je lui passe le flambeau. Je préfère jouer cartes sur tables
avec eux.
Je préfère être vraie, que me cacher et me dépatouiller
moins efficacement.
C’est peut-être un petit pas de franchi, le fait d’accepter
de dire que je suis malade, et hors circuit pour le moment.
Cela ne caresse pas l’ego dans le sens du poil, là tout de suite maintenant, je suis à la fois triste et soulagée, enfin soulagée pour un truc.
Patience zaboo, c’est pas ton truc, tu as toujours couru partout.
Mais pose toi !
Je vous jure que ce n’est pas facile.
Avoir toujours tout géré, ça m’a usée, mais, c’était comme
je le voulais.
Et là, je dois laisser faire.
« Appelle – moi à l’aide, quand tu veux, » elle a
dit.
Je lui ai répondu franchement, que je ne savais pas faire
ça, que je ne l’ai jamais su.
« Bon je m’occupe de tout et je te rappelle. »
Voilà, j’ai séché mes larmes, et je vais me secouer, pour
faire du ménage.
Et me seriner, plusieurs fois cette phrase : « patience zaboo »….. Promis.