Hier et aujourd'hui.
Les derniers mots de ma note d’hier :
« Vous avez vu ? Je
tiens ma promesse en images. »
Et bien c’était vraiment
ça, nous étions dans le domaine de l’image de soi.
Et au final, je trouve que
ça ne mène pas bien loin.
L’image, le narcissisme,
le culte de l’extériorité, c’est le mal du siècle.
Selon Yüng, quand on fait
un rêve avec des symboles d’images d’apparence, on est narcissique. (au sens
psychanalytique du terme, c’est moins péjoratif)
J’ai tout fait comme je
l’avais dit, je me suis d’abord appliquée à faire les photos.
Cela me semblait plus
amusant de faire ma note en images.
Puis je suis passée aux
actes.
Le bichonnage, c’était à
contre cœur.
Je n’avais qu’une envie,
passer une tenue d’intérieur après ma douche, et me reposer.
Une fois que c’était chose
faite, le cafard m’a assailli encore plus fort.
Et je sais pourquoi.
C’était une vaste duperie que je me faisais à moi-même. Je n’étais pas dans la
réalité de mon intérieur.
Oui c’est parfois confortable de se créer un masque pour cacher son
mal-être, et dans le monde
du travail ou ailleurs, on y est souvent obligés.
Je suis profondément
amoureuse de la vérité.
Et sans que je sache pourquoi, au fil de la journée, ma détresse grandissait.
J’ai œuvré dans la
cuisine, mais sans aucun plaisir.
Plus d’une fois, les
larmes ont failli partir, mais Rhalph était là.
Mfffffffffpppppppffffffffffff.
Je n’étais pas bien. Parce
que j’avais fait semblant d’aller bien.
Bien sûr me direz vous,
c’était une bonne chose, oui, certes, mais je ne faisais toujours pas ce face à
face avec ce vrai moi.
Celui qui va mal, et que
je dois découvrir, comprendre.
Et que je passe mon temps
à fuir.
Notre société repose dans
le culte de l’extériorité.
Certaines personnes
souffrent de TOC.
On les voit acheter de
façon vorace des vêtements, les collectionner, pour combler un vide intérieur
abyssal.
L’intériorité, c’est ce
que nous sommes, ce que nous avons fait de nous, en nous trompons, en nous
protégeant, mais c’est nous.
Et c’est un vaste
programme de nous découvrir, et de parvenir à être en accord avec ce
« nous ».
Sans le vouloir, notre
saucisse en parlant de Sam dans sa note, a écrit un manifeste subtil sur une
personne qui avait fait face à son intériorité, et avait réussi, à le
reconstruire, en admettant les marécages, et en plus en arrivant à les nommer.
Nous en avons tous été bouleversés, chacun de nous a pu s’y retrouver un peu,
voire même s’y découvrir.
Je sais que je suis en
devenir, et que les fondations sont instables, qu’il va falloir tout reprendre.
Et j’ai hâte de le faire.
C’est bien sûr prévu avec un spécialiste de qualité.
Quitte à avoir encore plus
mal.
Je veux la VERITE.
Et me duper, en me créant
un aspect extérieur diamétralement opposé à mon intérieur, m’a fait du mal.
J’étais en total désaccord
avec moi-même.
C’est seulement maintenant
que je peux mettre des mots sur cette journée qui a été une des plus dures.
Je n’envisage pas bien sûr
de ne pas me laver, de ne pas être propre, et de ne pas m’habiller sans
coquetterie, mais pas plus que ça.
Je continuerai à mettre ce
sérum sur ma peau, car ces mois d’insomnie, se voient, et il serait stupide de
ne rien faire.
Je continue mon régime
aussi, mais en plus soft, pour garder une bonne hygiène alimentaire, et ne pas
reprendre de poids.
Et j’ai bien l’intention
de continuer à popoter pour mes schtroumpfs.
Il est bien sûr hors de
question que je me laisse aller. (quoique de temps en temps, ça fait du bien.)
Mais je ne veux pas
tricher davantage avec moi-même.
Je l’ai trop fait.
Arriver au travail hyper
élégante, pouponnée, parfumée, me tenant droite, toujours courtoise, et ferme
dans ma classe, et ailleurs, pfffffff !
Mascarade !
Il n’y a qu’à voir le
résultat pour savoir que ça ne paie pas.
Tout ceci pour expliquer
que cette journée je me suis menti à moi-même.
Et je n’ai pas aimé du
tout. Mais alors pas du tout.
Là, ça va mieux, car je me
sens moi, avec ce que ça comporte de bringuebalant, de vase cachée, de
complexes, d’incertitudes, et de souffrances.
Mais je sais que je suis
en accord avec moi-même.
Enfin avec ce que je
connais de moi-même, et avec ce à quoi je suis capable à ce jour, de faire
face.
C’est donc un devenir
permanent.
Un chemin difficile, mais c’est un vrai chemin.
Mais ne vous inquiétez
pas, coquette je suis, coquette je resterai.
Le boulot à faire n’est
pas là.
Et mdr, j’allais m’excuser
pour cette note à forte connotation psy, mais c’est un domaine que j’ai étudié
et qui me passionne.
Et puis c’est moi.
Donc je poste.
Et vous, ça vous fait quoi cette histoire d’extériorité et d’intériorité ?