C’est le week end, un moment que je hais, car il me
confronte encore plus à ma solitude.
J’ai tout de même une sortie de prévue, aller voir mon psy
tout à l’heure.
Mais je me demande de quoi seront faits ces deux jours.
Du moins hors du quotidien.
Et je ne vois pas.
Je pourrais dessiner, profiter du soleil, prendre un pot en
terrasse, il fait un temps sublime.
Mais l’envie n’est pas là.
Oh je vais sûrement faire quelque chose, cuisiner, laver
ranger.
Ça passe le temps, et regarder la télé, ça aussi, c’est un
très bon lavage de cerveau.
Quand je pense aux propos que j’ai toujours tenus par le
passé, sur mon ex, sa fille, et les gens qui ne savent rien faire d’autre que
de regarder la télé, j’attribuais cela à une éducation, où les modes de loisir
n’étaient en aucun cas culturels, je trouvais ça triste, et aussi au fait que
beaucoup de gens avalaient ce qui passait sur les chaînes pour ne pas penser à
leur vide intérieur !
Moi c’est pour ne pas contempler ce vaste champ de bataille
que j’ai dans la tête.
Mais je suis bien avancée, car des bribes me sautent dans la
tête, aux aurores et me réveillent en sursaut.
Ce sont toujours des scènes assez hard, qui me laissent
assise dans le noir, et perplexe.
Je me dis lève toi, et debout, je vais dans le salon, je
fume une cigarette, jusqu’à ce que je me remette à bailler.
Et je me recouche, la plupart du temps je me rendors, pas
longtemps, mais je me rendors, alors qu’avant je n’y parvenais pas.
Je relis ce début de note, et je me dis que quelqu’un
passait sur ce blog en lisant ce genre d’écrit,
il n’aurait aucun plaisir à y séjourner. Et passerait son chemin.
Mais un blog, c’est aussi ça non ?
Ais-je su donner à des gens qui écrivaient de la sorte ?
Je n’en suis pas sûre.
Moi la première, j’apprécie plus des écrits de qualité, dont
les mots s’égrainent avec harmonie, ou bien des notes amusantes.
A se demander si je n’ai pas fait mon truc de psycho, pour être
lue, avoir des réponses et y répondre moi-même.
Cela étant dit, je me suis bien amusée à le faire, et les
gens se sont bien prêtés au mode humour.
Quand je travaillais, le week end était à la fois un
bienfait, car le réveil n’allait pas sonner, et je faisais les choses à l’heure
que je me choisissais, mais je ne cessais pas de faire.
Entretenir mon intérieur, je ne sais combien de lessives, et
préparer ma classe.
Cette dernière chose me grignotait la moitié de ces deux
jours.
Quand j’arrivais à faire une petite sieste, c’était un
bienfait immense.
Mais j’écourtais la soirée, pour retrouver un semblant de
forme pour la semaine à suivre.
Et le temps a passé, il m’a même dépassée, je n’ai rien vu
passer, rien vécu du moins pour moi. Juste du sommeil réparateur.
Là, j’ai du temps pour moi, mais je le regarde comme un
problème.
Je me demande de quoi d’ailleurs je ne fais pas un problème
ou une obligation.
P***** d’éducation que j’ai largement entretenue. J’espère
ne pas avoir trop contaminé mes enfants, j’ai toujours refusé les cris, les
bagarres, les affronts, et attendu que les choses se calment pour dialoguer.
Le calme je l’ai, mais je ne sais pas quoi en faire.
Allons on va dire que j’en ai besoin depuis des années
lumières, et que maintenant que je l’ai à ma disposition, je suis désarmée,
comme un gosse devant un cadeau impossible à espérer, qu’on lui met sur les
genoux.
Il ne sait pas quoi dire et pas quoi faire. Il lui faut un
temps pour réaliser.
Et bien il m’en faut du temps à moi, je n’en ai jamais eu, c’est
peut être pour cela.
Quels méandres je peux contempler en moi.
Si vous avez lu cette note jusqu’au bout, dites moi, si elle
vous a parue fastidieuse à lire, et pourquoi, et si c’est le cas contraire,
dites moi aussi la raison.
Je vous en demande beaucoup certes, mais je préfère être
franche.