Séance de psychothérapie.
Nous sommes dans le cabinet du docteur x, éminent psychiatre.
- vous savez bien qui je suis
- certes, mais cela fait partie du rituel de la psychothérapie
- Nicolas Sarkozy
- Votre âge ?
- 45 ans
- votre lieu de naissance ?
- La Hongrie, mais ce n’est pas important tout ça, vous savez qui je suis !
- Vous êtes qui ? Selon vous, qu’est ce qui prime pour vous ?
- Je suis le Président.
- Cela c’est votre statut, non votre personnalité. Ici, nous allons aborder les différents éléments qui constituent votre personnalité.
- Mais je suis le Président !!!!
- Je parle de votre vie, si vous êtes marié, si vous avez des enfants, des problèmes de santé, des soucis divers.
- Mais je m’en fous je suis président.
Le psychiatre se dit qu’il va falloir procéder en douceur, il a devant lui, une personnalité à tempérament obsessionnel, et décide de contourner le sujet.
- votre enfance, vous en avez des souvenirs précis ?
- nous étions une famille aristocratique, nous vivions dans un magnifique château. Mais nous avons dû tout quitter.
- Racontez moi.
- Le peuple a pris le pouvoir ! vous vous rendez compte ? ces gens qui travaillent dans les champs, qui sentent mauvais, ces gens là voulaient gouverner le pays.
- Pourquoi avez-vous dû tout quitter selon vous ?
- Mais parce qu’ils nous auraient tout pris. Je déteste le peuple, pourtant mes parents étaient bons avec le petit personnel, chacun d’eux avait une carafe en cristal décorée avec nos armoiries. Et voilà la reconnaissance ! Nous avons dû tout laisser, notre château a été détruit, considéré comme un symbole mauvais, à la place ils ont édifié un château…….. un château d’eau !!!!
- Effectivement…..
- Je hais le peuple.
- Mais monsieur,
- Monsieur le Président !
- Monsieur, c’est le peuple qui vous a élu !
- Pas tout le peuple ! Vous savez bien je n’aime pas le peuple. Je le hais, je suis parti passer quelques jours au calme pour le fuir, c’est pour cela que je viens vous voir, pour me sentir mieux.
- Comment s’est passé votre enfance, ou votre adolescence.
- J’ai pas aimé
- Pourquoi ?
- Parce que j’étais plus petit que mes frères.
- Cela vous gêne d’être petit ?
- Par la taille, mais je suis grand, maintenant , je suis un grand personnage, je suis le président.
- Certes, mais durant votre enfance.
- Je me disputais beaucoup avec mes frères. Ils ont osé dire à la télévision que j’étais un enfant difficile, car j’étais complexé par ma taille, et que je voulais compenser. Vous vous rendez compte ?
- Et avec vos parents ?
- Même ma mère a dit un peu que j’étais trop volontaire.
Le patient s’adosse plus confortablement, un sourire illumine son visage.
- maman a toujours dit à mon père que je ferais de grandes choses.
- Pour vous faire de grandes choses c’est quoi ? Il y a ceux qui veulent faire de l’humanitaire, d’autres de la recherche scientifique, ainsi de suite, et pour vous c’était et c’est quoi ?
- Commander !
- C'est-à-dire ?
- Avoir le pouvoir !
- Mais encore ?
- Etre le plus grand !
- Même si vous êtes petit ?
- Je suis le président, le personnage le plus important du pays. Je suis le plus grand.
Bien monsieur, la séance est terminée, nous reprendrons la prochaine fois.
- Ah mais non ! Vous ne m’avez pas aidé !
- Je ne peux pas vous faire grandir…. Je ne suis pas magicien.
- Je m’en fous maintenant je suis grand ! »
Le psychiatre, ne dit plus rien, sauf un « au revoir monsieur » auquel le personnage rétorque « non au revoir monsieur le président. » Il ne rectifie pas, le monsieur le salue d’un « au revoir monsieur », le psychiatre se retient de le rectifier avec un « au revoir docteur », et le raccompagne vite pour pouvoir cacher un sourire qu’il a du mal à retenir.
Dans son cabinet, il regarde les photos encadrées de Freud et de Jung, et soupire, il ne peut s’empêcher de leur dire : « Comment auriez- vous fait ? »
Puis il ouvre le dossier du prochain patient…..
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