L'ange a si bien parlé ................
Il était très profond, très cultivé et avait mis à profit ses expériences personnelles et professionnelles pour approfondir tout son quotta de réflexion. Le bénéfice tiré de ce mode de pensée était vraiment impressionnant , et paradoxalement. reposant. Je devrais dire apaisant.
J'ai absolument tout dit de ma vie, de ce qui me tenait à coeur, en ayant bien sûr justifié le fait que je ne devais plus enseigner, selon des critères que je disais objectifs, bien d'impitoyables pour moi. Mais réalistes.
Il a beaucoup employé le verbe éprouver, et sous sa forme pronominale, s'éprouver puis forme passive "être éprouvé".
Et ce matin, j'ai eu envie de me pencher sur ce mot si simple apparemment, et si riche.
Nous avons bien sûr abordé la vie de couple chez les jeunes, la routine, et la façon dont ils peuvent ou veulent le gérer,
et lui :
La vie de couple c'est s'éprouver l'un l'autre. Il faut s'éprouver.
Dans mon encyclopédie, (oui je préfère un beau livre au net, et j'ai la chance d'en posséder.)
-essayer une chose pour s'assurer qu'elle a telle ou telle qualité.
-se dit aussi des personnes, de leurs sentiments : éprouver la probité, la fidélité de quelqu'un.
- ressentir, connaître par expérience
- éprouver de la douleur du chagrin, de l'ennui
- éprouver de l'amour de l'amitié
- être éprouvé, être mis ou se mettre soi même à l'épreuve.
Curieusement, la colonne à côté il y a épuiser................
Selon lui, un couple qui se met en concubinage, (il a expliqué l'étymologie) partager le lit.
Se met en situation de s'éprouver, et cela est nécessaire quelle qu'en soit le résultat. Après la décision s'impose, ne pas subir, ne pas s'épuiser, ne pas souffrir.
En situation professionnelle, il faut s'éprouver, montrer son potentiel, mais sans en sortir éprouvé ou épuisé.
Selon lui, je suis encore épuisée, pas ressourcée, et je dois m'éprouver doucement, m'essayer, pour retrouver ma confiance en moi.
Pour lui, c'est trop tôt.
Il m'a dit " Quand vous en ressentirez le besoin, la force, contactez moi. On vous mettra en accompagnement à temps partiel, vous donnerez un coup de main, et ensuite au vu des diverses activités, nous construirons ensemble un projet."
Bref, tout ceci pour vous partager sa subtilité, et dire tout simplement que je suis trop éprouvée, donc épuisée.
C'est quand même quelqu'un ce Monsieur non ?
Tout dans la vie doit être éprouvé, sujet à bilan, et nous mêmes nous devons nous éprouver, et le faire avec les autres.
Quel programme !
J'aurais bien aimé l'avoir comme psy.
(repartie en mode intello la Zaboo, cela peut être une fuite, mais je m'en fous, j'ai aimé réfléchir à ça. ^_^)
Re édit :
J'ai été chez Zaboologue, et je me suis lâchée un peu...
A un moment il se lève pour clore la séance en me disant de me bichonner. Moi "ça fait déjà une demie-heure ?" Il vérifie sa montre et se rassied, en disant que non , que nous avions encore dix minutes, et je lui raconte qu'un jour j'avais fait le pari qu'il y avait une horloge au dessus de ma tête, mais qu'après vérification j'avais vu que non.
Il me dit que c'est l'habitude.
Alors comme il reste du temps, je le questionne sur sa méthodologie (depuis le temps que ça me démange). Pourquoi plus d'EMDR, pourquoi pas d'analyse profonde, pourquoi pas de travail sur les rêves etc.............. Que ça doit être chiant un patient qui a étudié la psychanalyse.
Et bien là il m'a épaté, et Lio lis bien ce passage.
Pour lui, quand l'être est en souffrance, l'heure n'est pas à remuer la vase, à faire remonter le passé, même un court instant avec l'EMDR. Il faut parer à l'urgence et redonner goût à la vie comme il est possible , le reste ne peut venir qu'après, sinon c'est très dangereux.
Le temps n'est pas encore venu pour moi. Pour lui nous sommes encore dans l'urgence, et je m'aperçois qu'il a entièrement raison.
Ensuite, je lui demande s'il acceptera de faire un papier pour la juge de m*********. Lui, oui, selon ce que conseillera l'avocat, et de dire "je peux écrire que vous souffrez d'un syndrome dépressif bipolaire".
Je demande ce que signifie bipolaire. Il parle de phases de désespoir, entrecoupées de phase d'excitation.
Là je commence à le regarder comme ça : (vous le connaissez ce dessin)
Moi : "vous voulez dire que je suis maniaco-dépressive et qu'il me faudrait du lithium ? Je ne me souviens pas de phase d'excitation comme chez les gens atteints de cette pathologie.
Il me rassure, c'est différent, je ne sais pas si ce sont mes yeux ou quoi, mais je lui garantis , en bref, je fais ma chieuse, en décrivant cette maladie que je connais bien, et je maintiens que je ne l'ai pas.
Il tempère. Les dépressions engendrent aussi ce genre de phénomène. Et je me radoucis, je dis "je suis chiante hein?"
Il m'assure que non, je lui avoue que j'ai toujours aimé étudier tout ça, il trouve ça très bien. Puis il me demande si j'ai réouvert mes commentaires, je lui dis que oui, je lui parle de ma note de ce matin, il est très content.
Pour lui, un blog est une très bonne chose. Et la blogamitié, une réelle richesse.
Il est bien papi zaboologue.
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